Après les prévisions de l'AIE : les prix du pétrole continuent de grimper fortement - les prix du mazout à peine modifiés

Nouvelles du marché 2024-03-15, 08:07
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Les prix du pétrole se sont bien maintenus tôt vendredi matin, après avoir atteint hier un nouveau plus haut de quatre mois. Auparavant, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait prédit une pénurie de l'offre de pétrole pour 2024 et avait également relevé ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour cette année.

Dans ce contexte, le Brent de la mer du Nord et le WTI américain ont augmenté respectivement de 1,7% et de 1,9% pour atteindre 85,42 et 81,26 dollars le baril (159 litres). Pour les deux types de pétrole, il s'agissait du niveau le plus élevé depuis début novembre de l'année dernière.

AIE : déficit plutôt qu'abondance
Selon le rapport mensuel de l'AIE publié hier à Paris, les marchés mondiaux du pétrole risquent de connaître un déficit de l'offre en 2024 au lieu de l'excédent prévu auparavant. L'agence a cité la prolongation des réductions de production décidée par l'OPEP+ au cours du deuxième semestre comme la principale raison de cette évolution contraire.

Au début du mois, l'Arabie saoudite et ses partenaires s'étaient mis d'accord pour prolonger les réductions de production d'environ 2 millions de barils par jour jusqu'au milieu de l'année. L'AIE estime toutefois que les mesures dureront effectivement jusqu'à fin 2024.

La reprise de l'économie américaine entraîne un ajustement des prévisions
Par ailleurs, l'AIE a augmenté ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2024 de 110 000 barils pour atteindre 1,3 million de barils par jour. Ce faisant, elle a invoqué l'amélioration des perspectives conjoncturelles pour les États-Unis et l'augmentation de la demande de carburant pour la marine. Cette dernière s'explique par le fait que les navires acceptent de suivre des routes plus longues autour de l'Afrique du Sud afin d'éviter les attaques de la milice Huthi en mer Rouge.

De son côté, l'OPEP a laissé ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024 inchangées par rapport aux mois précédents, à savoir 2,2 millions de barils par jour. Avant l'ajustement des prévisions de l'AIE qui vient d'être effectué, l'écart entre les chiffres de la demande de l'AIE et de l'OPEP était le plus important depuis 16 ans.

Une demande mondiale en hausse
Selon le rapport de l'AIE, la demande mondiale de pétrole atteindra cette année un niveau record de 103,2 millions de barils par jour en moyenne.  Néanmoins, l'AIE estime que la hausse de la consommation de pétrole sera dépassée cette année par l'offre croissante en Amérique du Nord et du Sud, notamment aux États-Unis, au Brésil, au Canada et en Guyane. Sans les réductions de l'OPEP+, le solde des marchés pétroliers serait même excédentaire.

Une démarche inhabituelle
Prédire une prolongation des réductions de l'OPEP+ avant qu'elle ne soit officiellement confirmée constitue une démarche inhabituelle pour l'AIE. Normalement, l'AIE attend l'annonce de mesures avant de les prendre en compte dans ses prévisions.

Selon l'agence, la décision se base sur les précédentes prolongations de réduction par l'OPEP. L'Arabie saoudite a demandé à plusieurs reprises aux autres membres du cartel de faire preuve de prudence lorsqu'ils relancent leur production.

 

 

 

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