Les prix du pétrole Brent et WTI commencent la séance de milieu de semaine avec des pertes d'environ 1% chacun, après avoir déjà enregistré des baisses de 0,4% mardi. Le pétrole brut Brent cède actuellement 83 cents à 85,42 dollars le baril, tandis que le pétrole brut américain de type WTI perd 74 cents à 80,88 dollars.
Goldman Sachs : la Russie perd 900.000 barils de pétrole par jour
Le thème principal sur les marchés pétroliers est depuis plusieurs jours le fait que la Russie, l'un des trois plus grands producteurs de pétrole au monde et l'un des plus grands exportateurs de produits pétroliers, doit de plus en plus faire face à des attaques de l'Ukraine sur ses raffineries de pétrole. Les analystes de la célèbre banque d'investissement américaine Goldman Sachs estiment que ces attaques ont mis hors service près de 900.000 barils par jour de capacités, peut-être pendant des semaines, voire définitivement dans certains cas.
Le week-end dernier, une autre raffinerie de pétrole russe a été endommagée par une attaque de drone, à tel point qu'elle ne peut plus traiter que la moitié des quantités habituelles. Selon les calculs de l'agence de presse Reuters, en plus des travaux de maintenance non habituels, environ 14% de la capacité totale de raffinage de la Russie ont été paralysés.
Le Kremlin demande aux producteurs de pétrole de réduire leur production pour l'OPEP+.
Moscou a entre-temps ordonné aux groupes pétroliers russes de réduire leur production de pétrole au deuxième trimestre. Bien que certains éléments laissent à penser que cette annonce est surtout liée aux pertes dues aux attaques de drones, les officiels affirment vouloir atteindre l'objectif de production de 9 millions de barils par jour d'ici la fin juin. Ce niveau de production serait conforme aux engagements pris auprès de l'OPEP+, ont indiqué lundi trois sources anonymes de l'industrie pétrolière.
Auparavant, le vice-premier ministre russe Alexander Novak avait annoncé que la Russie réduirait sa production et ses exportations de pétrole de 471.000 barils par jour supplémentaires au deuxième trimestre, parallèlement aux réductions de production des autres membres de l'OPEP+. Par la suite, le pays assouplira progressivement ses réductions d'exportation et se concentrera uniquement sur la réduction de sa production.
La déclaration de Novak ne faisait pas référence à une interdiction de six mois des exportations russes d'essence, qui est entrée en vigueur le 1er mars. Le commerce russe de pétrole brut et de carburant est soumis à des sanctions occidentales depuis que la Russie a envahi l'Ukraine il y a deux ans.
Des coûts en baisse et une efficacité en hausse...
Ainsi, alors que la production de pétrole russe doit enregistrer des baisses dues à la guerre, la production de pétrole brut américaine annonce presque chaque semaine de nouveaux records. Ainsi, depuis octobre dernier, plus de 13 millions de barils par jour sont sortis du sol de manière quasi continue. Le niveau de production le plus élevé a été enregistré un jour avec 13,3 millions de barils par jour, de sorte que le gouvernement américain s'attend à une production record de 13,2 millions de barils par jour en moyenne pour cette année. Les Etats-Unis sont ainsi déjà le plus grand producteur de pétrole brut au monde, après que les autres poids lourds que sont la Russie et l'Arabie saoudite ont réduit leur production.
...vont continuer à alimenter le boom pétrolier américain
Les analystes de la société australienne de services financiers Macquarie estiment même que l'industrie pétrolière américaine connaîtra un nouveau boom et pourra encore augmenter la production record actuelle. Ils attribuent cette tendance à la baisse des coûts et à l'efficacité accrue de la prospection et de l'extraction. D'ici la fin de l'année, la production pétrolière américaine atteindra 14 millions de barils par jour, puis 14,5 millions de barils par jour fin 2025.